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Comment la mobilité douce permet aux entreprises de devenir plus durables ?

Alors que la Semaine Européenne de la Mobilité vient de s’achever, ne perdons pas nos bonnes habitudes ! En effet, du 16 au 22 septembre, nous étions incités à opter pour des modes de déplacements plus durables. Le thème de cette année ? L’intermodalité, soit le fait de se déplacer en utilisant plusieurs modes de transport. Cette mobilité durable, aussi appelée écomobilité, est la solution a de nombreux enjeux auxquels nous sommes actuellement confrontés : réchauffement climatique, fin des ressources énergétiques fossiles, pollution de l’air, sédentarité. Les entreprises peuvent participer à cette transition en aidant leurs employés à venir au travail à vélo, en co-voiturage ou encore en trottinettes électriques.

Mobilité durable : définition

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La mobilité durable consiste à satisfaire la liberté de déplacement des personnes tout en cherchant à diminuer l’impact des moyens de transport utilisés sur l’environnement. On peut citer les déplacements non motorisés ainsi que les moyens de transport à faibles émissions. Dans la première catégorie, on va retrouver la marche à pied, le vélo ou encore le roller. La voiture électrique, le vélo électrique mais aussi les trottinettes électriques sont des moyens de transport à faibles émissions.

 

Pourquoi passer à une mobilité douce ? Quels enjeux ?

La mobilité durable est au cœur de 3 types d’enjeux principaux : économiques, sociaux et environnementaux.

Tout d’abord, les ménages les plus modestes ne peuvent pas se permettre d’acheter des voitures électriques avec les prix du marché actuels. Dans les espaces ruraux, la voiture thermique reste le moyen privilégié car les alternatives ne sont pas forcément suffisamment développées, ou coûtent chères. En effet, sur un trajet de 2 kilomètres, la mobilité douce est seulement le troisième mode de transport privilégié derrière les transports en communs et la voiture individuelle qui est première. La question d’équité se pose également car, selon le Laboratoire de la mobilité inclusive, un déplacement domicile-travail de 20km en voiture coûte 250€ par mois environ alors qu’un salarié francilien peut se rendre au travail pour moins de 40€/mois en prenant les transports en commun grâce à la prise en charge obligatoire de son abonnement par son employeur.

Concernant les enjeux sociaux, la santé est principalement impactée par la congestion du trafic de voitures thermiques. En effet, selon l’OMS, 92% de la population mondiale respire un air extérieur ne respectant pas les limites fixées par l’Organisation Mondiale de la Santé. En France, 48 000 personnes meurent chaque année en raison de problèmes respiratoires liés à la pollution de l’air (Santé publique France, 2016). La santé est aussi impactée par la sédentarité des collaborateurs qui engendre des troubles musculo-squelettiques (TMS), qui représentent 87% des maladies prises en charge par la Sécurité Sociale. Des enjeux d’accès aux soins ou au marché du travail sont aussi à prendre en compte.

Enfin, les enjeux environnementaux sont moteurs dans la transition vers une écomobilité. En effet, l’utilisation d’une voiture individuelle thermique émet une grande quantité de CO2. Le transport est le 1er émetteur de CO2 en France, avec, en 2018, 30% des émissions françaises de GES. Les transports routiers contribuent à la majorité des émissions (80%), dont près de la moitié (45%) incombent aux véhicules particuliers et 16% aux véhicules utilitaires légers.

L’ADEME a développé un simulateur qui permet de rendre plus visible l’impact transport de ses trajets. Le simulateur nous montre la quantité de CO2 émise par personne pour une certaine distance, incluant la construction. En prenant comme référence un trajet de 10km, on se rend vite compte que le vélo (ou la trottinette) électrique est l’option émettant le moins de CO2 et la voiture thermique celle en émettant le plus. Il est intéressant de noter que la voiture électrique émet beaucoup de CO2 à sa construction mais bien moins ensuite. C’est l’inverse pour la voiture thermique.

On voit aussi l’impact positif de passer à du co-voiturage pour la voiture thermique comme électrique, avec au minimum 3 passagers. Ces modes de transports deviennent encore plus écologiques que le bus thermique par exemple.

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Source : Ademe (Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Énergie)

Seul les véhicules dont l’impact de la construction est connu sont affichés.

Équivalent CO₂ par personne en France. Sont incluses les émissions directes, et la production et distribution de carburant et d’électricité. La construction des infrastructures (routes, rails, aéroports…) n’est pas incluse.

 

Avantages de passer à une mobilité durable

Aujourd’hui, les entreprises se doivent de définir une stratégie RSE aussi bien pour leurs parties prenantes que pour respecter la réglementation en vigueur. Un point sur lequel elles sont en mesure d’avancer vite et bien, c’est la mobilité. En effet, passer à une mobilité durable est d’abord une bonne action pour l’environnement et ses performances extra-financières car cela permet de limiter ses émissions de gaz à effet de serre.

De plus, les entreprises ont la possibilité de faire passer la société à une mobilité durable. En effet, selon l’étude MOB40 du WWF, en France, les flottes d’entreprises sont un vecteur majeur de renouvellement du parc automobile. En effet, en 2021, elles représentaient « 4 ventes de véhicules neufs sur 10 (38%) ». De plus, ces véhicules des flottes d’entreprises sont revendus sur le marché de l’occasion après 4 ou 5 ans. Or, « 75% des ménages modestes achètent leurs véhicules sur le marché de l’occasion ». Le passage aux véhicules électriques et l’allègement rapide des flottes d’entreprises permettraient donc l’accès, au plus grand nombre, à des véhicules très faibles émissions et bon marché.

Au-delà d’une participation à un changement sociétal, mettre en place une mobilité durable dans l’entreprise permet de développer l’engagement des collaborateurs. Le thème de la mobilité permet de sensibiliser les collaborateurs rapidement et facilement aux enjeux environnementaux, et pour les plus au fait d’entre eux, voir leur entreprise s’engager augmentera leur productivité. Cette amélioration de l’image de marque sera bénéfique pour attirer de nouveaux talents, surtout lorsque l’on sait que 55% des collaborateurs considèrent que l’engagement environnemental ou social d’une entreprise est plus important encore que le salaire qu’ils perçoivent (Cone Communications, CSR Study, 2017).

De plus, passer à la mobilité durable améliore la Qualité de Vie au Travail. Premièrement avec l’augmentation de l’activité physique si on prend le vélo, donc meilleure santé physique. En effet, 36 minutes de vélo par jour permettent de réduire jusqu’à 50 % les risques de maladies cardiaques. On peut aussi gagner du temps en prenant les transports en commun au lieu de se retrouver dans des axes de circulation saturés. Puis, du lien social peut se créer quand on fait du co-voiturage avec ses collègues.

Ensuite, il y a un intérêt économique non négligeable avec une diminution des coûts associés aux déplacements entre le domicile et l’entreprise ainsi que les déplacements professionnels. Ce sont des investissements importants au début mais qui rapportent à moyen-long terme.

Pour finir, passer dès maintenant à une mobilité durable permet d’anticiper la réglementation qui évolue vite, notamment avec la loi LOM et avec la pandémie qui a aidé à accélérer les usages (se retrouver moins entasser, les municipalités qui ont créés rapidement plus de pistes vélos, les primes…).

 

La loi LOM : un cadre réglementaire pour une mobilité durable

Comme nous avons pu le voir avec la Convention citoyennes, de nombreuses opportunités existent du côté de la réglementation pour favoriser la mobilité durable. Notamment taxer les véhicules lourds et polluants comme les SUV et développer les prêts pour les ménages modestes pour l’achat de véhicules propres.

La loi d’orientation des mobilités concerne 3 axes principaux :

  • Investissement de 13,4 Md d’euros dans le ferroviaire majoritairement
  • Nouvelles solutions de déplacement facilitées dont le Forfait Mobilité Durable
  • Vers une mobilité plus propre avec les zones à faibles émissions, vélo, covoiturage

Cette loi introduit le Plan de Mobilité Employeur, obligatoire pour les entreprises ayant 50 travailleurs sur un même site. Elle impose des quotas de véhicules propres lors du renouvellement de la flotte :

  • D’au moins 10 % à partir du 1er janvier 2022
  • 20 % à partir du 1er janvier 2024
  • 35 % à partir du 1er janvier 2027
  • 50 % à partir du 1er janvier 2030

Les plans de mobilité (PDM) remplacent les actuels plans de déplacement urbain (PDU). Enfin, la loi prévoit la création de comités des partenaires pour que entreprises et citoyens participent à la prise de décision.

 

Forfait Mobilités Durables : comment ça fonctionne ?

Pour favoriser l’utilisation de la mobilité douce des salariés, l’entreprise peut mettre en place le Forfait Mobilités Durables, applicable depuis le 11 mai 2020 et introduit par la loi LOM. Ainsi, elle peut financer jusqu’à 700 euros leur mobilité durable, montant défiscalisé et exonéré de cotisations sociales, et 800 euros en cas de cumul avec la participation obligatoire de l’employeur à l’abonnement aux transports publics. La loi LOM rend obligatoire pour les entreprises de plus de 50 salariés travaillant sur un même site d’évoquer le Forfait Mobilités Durables (FMD) durant les Négociations Annuelles Obligatoires (NAO).

Les modalités (montant et critères d’attribution de la prise en charge des frais) sont déterminées par accord d’entreprise ou inter-entreprises ou, à défaut, par accord de branche. Tous les salariés de l’entreprise disposant d’un contrat CDD/CDI, intérimaires, alternants, stagiaires et même à temps partiel sont éligibles au FMD. Le budget alloué peut prendre la forme d’une avance octroyée par l’employeur, ou grâce à une carte de paiement fournie par l’entreprise.

Le FMD remplace le dispositif d’indemnité kilométrique vélo (IKV) et les indemnités forfaitaires de covoiturage. Néanmoins, elle peut être maintenue lorsqu’elle est en vigueur dans les entreprises et prévue dans les accords salariaux existants. Dans ce cas, l’IKV devient cumulable avec le remboursement des abonnements transports en commun, même si le salarié n’effectue pas de trajet vélo de rabattement vers une station de transport en commun. Le montant des exonérations sociales et fiscales passe de 200€ à 500€. Les entreprises qui versaient une IKV ne sont pas dans l’obligation de renégocier un accord si les nouvelles conditions d’exonérations leur conviennent.

Les moyens de transports concernés sont les vélos et vélos à assistance électrique (personnel et en location), le covoiturage (conducteur ou passager), les engins de déplacement personnels, cyclomoteurs et motocyclettes en location ou en libre-service (comme les scooters et trottinettes électriques en free floating), l’autopartage avec des véhicules électriques, hybrides rechargeables ou hydrogènes, les transports en commun (hors abonnement) ou encore les engins de déplacement personnel motorisés des particuliers (trottinettes, monoroues, gyropodes, skateboard, hoverboard…).

Pour les engins motorisés, le moteur ou l’assistance doivent être non thermiques. Les scooters des particuliers, la marche à pied, les taxis (y compris taxi-vélos), les VTC ou les abonnements de train ne sont pas éligibles pour le moment, mais une évaluation du dispositif est prévue.

Enfin, garder bien vos tickets car pour bénéficier de l’exonération de cotisations du forfait mobilités durables, l’employeur doit fournir une preuve de l’utilisation des modes de transport durables !

 

Les 3 leviers d’une mobilité durable en entreprise

Avant de résoudre un problème, il faut le comprendre. Pour cela, la Fresque de la Mobilité permet de sensibiliser les collaborateurs aux enjeux de la mobilité. Ensuite, selon le WWF France, le premier levier pour répondre aux enjeux de mobilité durable est la réduction de ses déplacements. En effet, la sobriété est la seule vraie solution pour réduire son impact. Puis, le deuxième levier concerne le fait de se déplacer autrement, en prenant le vélo ou en faisant du co-voiturage par exemple. Et finalement, en dernier recours, on opte pour se déplacer mieux, avec le passage à la voiture électrique par exemple.

Différentes choses peuvent être mises en place pour réduire les déplacements comme l’optimisation du télétravail dans l’entreprise. De plus, la pandémie a notamment permis de mettre en évidence la quantité irrationnelle de voyages professionnels superflus réalisés en avion, entre autres, aujourd’hui remplacés par des visioconférences.

Ensuite, pour permettre aux collaborateurs de se déplacer autrement, les entreprises peuvent commencer par inclure la question des mobilités dans les négociations annuelles obligatoires et en faire un véritable enjeu de sa démarche RSE, notamment en instaurant le Forfait Mobilités Durables. Dans les villes, les déplacements se font majoritairement sur une distance de 3 kilomètres ou moins et la marche, le vélo et les transports en commun sont des bonnes solutions. Pour inciter les collaborateurs à venir à vélo, l’entreprise peut installer un parc à vélo ou mettre à disposition un local. Elle peut aussi participer aux abonnements de transports en commun, communiquer des informations sur ces derniers ou encore aménager les horaires de travail pour correspondre aux horaires des transports s’ils sont limités.

Dans les zones plus isolées, l’entreprise peut développer un service de covoiturage ou d’auto-partage, via Blablalines par exemple. Sinon, il peut être intéressant de développer des partenariats avec d’autres entreprises proches pratiquant le covoiturage. Si l’accès se montre particulièrement restreint, l’entreprise peut instaurer des navettes.

Enfin, pour se déplacer mieux, l’entreprise peut opter pour l’électrique concernant sa flotte de véhicules. Le baromètre MOB40 du WWF de 2021, qui se concentre sur les flottes de plus de 100 véhicules, nous explique que le coût total de possession (TCO) demeure le premier critère de ce choix lors du renouvellement des flottes, directement suivi par le niveau d’émissions de CO2 des véhicules acquis. Or, il faut 3 ans pour atteindre le même TCO en choisissant une voiture électrique. L’étude précise aussi qu’il est important de connaître les profils de roulage des utilisateurs des véhicules. Un problème se pose malgré tout concernant les hybrides rechargeables, dont la batterie est souvent sous-utilisée, et qui pollue jusqu’à 2 à 4 fois plus que leurs émissions théoriques. Il est donc nécessaire de se tourner vers le tout électrique et limiter les achats d’hybride rechargeable, au risque de dérailler la transition.

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Klapoti vous accompagne dans la mise en place d’une mobilité douce dans votre entreprise

Chez Klapoti, nous vous aidons à mettre en place votre stratégie RSE via une méthode fondée sur la co-construction. Klapoti vous propose également de travailler sur des axes spécifiques comme la mobilité durable.

Klapoti c’est aussi une solution digitale qui permet de matérialiser sa stratégie, suivre la progression de ses objectifs tout en embarquant facilement les collaborateurs.

Ensemble, trouvons des solutions durables pour que vos employés puissent venir sur votre site de manière équitable, efficace, à bas coûts et en émettant le moins de CO2 possible !

Helena Damasse
Responsable RSE, chez klapoti

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